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Blog collaboratif du M2 DSI de l'IUFM d'Aquitaine

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Les impacts du modèle économique de Google

La première conséquence directe du modèle économique de Google est la fraude aux clics. Cette fraude découle du « coût par clic ». Elle consiste pour des personnes ou des robots à cliquer sur une annonce d’une société afin d’améliorer ses revenus. Certaines études font état de près de 20% de clics d’origine frauduleuse. Une action collective à l’encontre de Google est d’ailleurs en cours aux États-Unis impliquant l’ensemble des clients Adwords.

De plus, le modèle économique de Google engendre des problèmes indirectes comme la protection des données personnelles, ainsi que la conséquence de son hégémonie et de son monopole qui inquiète de plus plus.

Au moment d’une création d’un compte Google certaines informations personnelles sont demandées. Celles-ci peuvent être combinées avec celles issues d’autres services Google. Il est possible de refuser la combinaison des données. La protection des données personnelles devient alors importante pour les usagers.

La société Google a mis en place une charte de confidentialité pour cette protection. Elle s’applique à l’ensemble des produits, services et sites Web proposés par Google Inc. Elle assure que ses filiales ou ses sociétés affiliées ne communiquent les informations personnelles à des sociétés ou personnes tierces que dans certaines circonstances : avec le consentement de la personne, à la demande judiciaire ou aux services de la société qui les gèrent pour elle. Google assure la sécurité des informations, c’est à dire que leur accès est strictement réglementé.

Google publie une vidéo sur la protection des données personnelles pour une fois de plus rassurer les internautes. Il est expliqué dans cette vidéo que lorsqu’un internaute effectue une recherche sur Google, certaines informations sont collectées pour une meilleure réponse à la requête. La société explique donc que les requêtes effectuées représentent l’une des données recueillies. S’ajoute à cela le recueil de l’adresse de l’ordinateur, l’adresse IP, et enfin les cookies qui montrent les préférences de recherche, la langue utilisée pour les recherches, le nombre de résultats par pages… les visites sur le moteur de recherche sont référencées avec des « logs » qui indiquent le terme de la recherche, l’adresse IP, les cookies, le navigateur et le système d’exploitation utilisés et pour finir : la date et l’heure de la recherche. Cette vidéo se veut rassurante pour les utilisateurs et leurs données personnelles mais ce qu’elle ne nous montre pas est la durée de conservation des données personnelles.

Il apparaît effectivement que Google gardait les données personnelles pendant 18 mois. Un avis européen du G29 (comité réunissant les CNIL : Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés européennes) sur les moteurs de recherche a fait réagir Google qui a modifié sa politique en matière de protection des données. Ainsi, les logs stockés dans ses serveurs sont rendus anonymes au bout de 9 mois. Le G29 et Google entre sur ce point là en désaccord vu que le délai de conservation des données personnelles voulu par le G29 était de 6 mois. Google risque donc sous l’impulsion de l’Europe d’entendre parler encore longtemps de protection des données personnelles, et la CNIL de conclure :  » Un très important travail reste à effectuer pour garantir les droits des internautes et assurer le respect de leur vie privée. C’est dans cette perspective que le G29 mènera des auditions au cours desquelles les points de dissension seront abordés avec Google « .

L’interface de recherche de Google est disponible dans plus de 112 langues ce qui permet d’asseoir son hégémonie. Cela engendre de nombreuses conséquences  : dépendance de l’usager, influence sur l’information, effacement de la concurrence. Google semble être le moteur de recherche le plus utilisé par les internautes. Rien qu’en France, il apparaît que 9 français sur 10 l’utilisent. Les visites sur le moteur se comptent en milliard.

L’Asie est le seul continent qui semble résister à l’hégémonie de Google. En effet, on peut observer que Baidu (moteur de recherche chinois) a su s’imposer, comme le montre ce graphique.

En se développant, Google a accru son nombre de concurrents qui se plaignent de plus en plus. Le site français ejustice.fr a vécu un épisode houleux avec le groupe. Le moteur de recherche spécialisé dans le droit s’était référencé parce qu’il était un moteur de recherche et que le Google « n’a pas vocation à renvoyer ses utilisateurs sur d’autres pages de recherche ». La stratégie « du tout gratuit » agace aussi. L’exemple de Google Maps qui est proposé gratuitement à ses utilisateurs alors qu’à l’époque les cartes étaient achetées à deux sociétés spécialisées (Navtech et TeleAtlas) constitue une vente à perte. Stratégie contre laquelle les concurrents ont une marge de manœuvre réduite. Au fur et à mesure de la sortie de nouveaux services ou produits, Google arrive à faire taire la concurrence. Or la concurrence est un enjeu positif de l’économie.

Cette monopolisation nous amène à nous demander si l’information n’est pas alors instrumentalisée, interprétée … Sur le moteur de recherche, celle-ci est « conditionnée » par le moteur de recherche lui-même. Le monde peut craindre une pensée unique, une influence sur l’information. On peut se demander si l’internaute possède toujours sa propre interprétation de l’information. Le système PageRank de Google inquiète à ce niveau-là. Il faut savoir que ce système classe les pages web et détermine un certain ordre de résultats de recherche. Le PageRank attribue à chaque page une valeur qui est proportionnelle au nombre de fois où l’utilisateur passerait par cette page. Le comportement de l’utilisateur est « perturbé » par ce système puisqu’il s’intéresse davantage aux résultats de recherche qui apparaissent en première page ou grand maximum: en troisième page. Il est rare de voir un utilisateur allait au-delà de ces pages.

ajuzan   et   Jennifer

Le modèle économique de Google

La société Google a été fondée en 1998 en Californie par Larry Page et Sergey Brin. Elle est surtout connu pour son moteur de recherche, mais elle propose aussi de nombreux services (Gmail, Google alerte, Google map, Google actualité, Google reader…). Ils sont proposés gratuitement permettant ainsi d’attirer le maximum d’usager. La mission principale menée par Google est « d’organiser l’information à l’échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile ». La société compte, en 2011, 28768 employés et 39,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Sur le marché d’Internet, la société Google est l’une des plus imposantes entreprises. En 2010, Google suscite 6,4 % du trafic Internet mondial.

Au regard de l’augmentation exponentielle du chiffre d’affaires de Google, on peut se demander quel est son modèle économique ?

Le modèle économique de Google s’appuie essentiellement sur la publicité. En effet celle-ci représente environ 97% du chiffre d’affaires de Google, et il est le numéro de la publicité en ligne. Il est même parfois considéré comme le plus grand publicitaire au monde. Le moteur de recherche de Google est au cœur du système publicitaire mis en place par la société. Il propose essentiellement deux services, Adword et Adsense, aux annonceurs dans le but de cibler les publics.

  •  Adword est présent sur le moteur de recherche Google ainsi que des sites partenaires. Son nom est la contradiction de « Ad », Advertising (publicité) et Words. Les sociétés créent des annonces et choisissent des mots clés en rapport avec leurs activités. Les annonces publicitaires apparaissent à côté des résultats lorsqu’un internaute utilise un mot clé associé lors d’une recherche sur Google. Adword permet ainsi de cibler le public. Les plus grosse sociétés, en 2006, qui utilisent AdWords sont eBay, Amazon, Expedia, Lastminute.
  • Google dispose aussi de régie publicitaire. Ce sont des sociétés qui proposent la vente d’espace publicitaire sur un support particulier. Elles peuvent être de type différent selon le média utilisé : internet, télévision, radio, … Sur internet, elles s’occupent de trouver des annonceurs aux éditeurs. Adsense est une des régies publicitaire de Google. C’est un programme gratuit qui permet aux éditeurs Internet de produire des revenus en diffusant des annonces ciblées sur de nombreux supports Web, comme sur les sites Web et sur les résultats de recherche. Sur les sites Internet, ces annonces ciblent les centres d’intérêt des visiteurs. Ce service est proposé sur les sites de particuliers.

Ainsi les revenus de Google se répartissent de cette manière  : 69,0% des revenus pour Google AdWords, 27,5% des revenus pour Google AdSense, et 3,4% pour les revenus hors publicité.

Avec ces services publicitaires, Google est rémunéré financièrement de trois façons différentes.

  • Le premier mode de financement, le CPM (coût par mille), est le plus classique. L’annonceur paie en fonction du nombre supposé d’internautes exposés à l’annonce.
  • La base du succès économique de Google se retrouve dans le deuxième type de financement : l’achat de mot clé. Les annonceurs achètent des mots clés, cela permet de s’assurer que l’internaute qui consulte l’annonce est intéressé par le secteur d’activité de la société. Par exemple le mot clé « gastronomie » ou « cuisine » donne à voir des annonces qui renvoient vers des sites de vente de nourriture en ligne ou des sites liés à la restauration. Cet achat de mot clé permet un “ciblage” très intéressante.
  • Le dernier mode de financement est le CPC (coût par clic). L’annonceur ne paie qu’en proportion du nombre d’activation des liens de son site commercial. Le positionnement du lien dans la liste des liens commerciaux dépend de la somme qu’est prêt à verser l’annonceur.

ajuzan  et   Jennifer

Anonymat vs Google+

Depuis quelques jours on remarque sur la toile de nombreux articles sur le récent réseau social de Google. En effet, le géant du web a ce week-end suspendu  de nombreux comptes Google+  au motif que les utilisateurs n’avaient pas affichés leurs véritables noms et prénoms mais un pseudonyme. Cette action a été suivie de nombreuses protestations puisqu’elle a été effectuée sans aucun avertissement.Toutefois, les responsables de Google+ ont admis que ces suspensions brutales étaient une erreur et que désormais les comptes utilisant des pseudonymes seraient prévenus avant suppression.

Avec cette affaire, Google+ relance le débat concernant l’anonymat sur Internet et plus largement celui sur l’identité numérique. Facebook qui possède lui aussi une telle politique (imposant à l’utilisateur de s’inscrire d’abord avec son vrai nom pour ensuite le transformer en pseudonyme s’il le souhaite), avait déjà soulevé les mêmes questions. Selon un article du Monde, Google+ revendique son choix d’interdire les pseudonymes pour garantir aux utilisateurs des échanges en toute transparence et éviter les spams et autres discours inopportuns.

Toutefois, du côté des utilisateurs ce discours ne semble pas convaincre et ce qui marque le plus c’est leur revendication au droit à l’anonymat sur Internet.Dans les billets d’humeur que j’ai pu lire sur la toile, certains regrettent cette politique et sont inquiets du recueil de données personnelles qu’effectuent les réseaux sociaux. D’autres remettent en cause l’argument de Google+ qui affirme proposer un réseau social fonctionnant comme dans la vraie vie, en rétorquant qu’en real life on ne se promène pas avec sont nom et sont prénom écrit sur le front!

Mais il faut être réaliste la question de l’anonymat peut vite tourner à la paranoïa pour certains. Malgré tout, la présence de telles revendications sur la toile montrent que c’est une question omniprésente porteuse de nombreux enjeux. Bien sur, il existe un juste milieux entre l’anonymat et l’hyper exposition sur Internet. Comme nous l’avons déjà évoqué dans des billets précédents, une identité numérique bien maîtrisée devrait suffire et éviter l’anonymat qui reste très difficile d’accès.

Toutefois ce qui reste gênant dans ce nouveaux service de Google+ c’est de ne pas avoir le choix d’afficher ou non sa véritable identité. Je pense que c’est dans le choix que réside tout le problème et que des firmes, comme Google, y soient sourde reste dommage.

Pour plus d’information sur la place de l’anonymat aujourd’hui sur le web voir cet article très intéressant: Qu’elle est la place de l’anonymat dans le web aujourd’hui? de Pullseo.

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